Login

Expertise L’Inserm fait le point sur les liens entre pesticides et santé humaine

Dans sa nouvelle expertise collective, l’Inserm a identifié des présomptions fortes de liens entre l’exposition aux pesticides et plusieurs pathologies.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le 30 juin 2021, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a rendu publiques les conclusions de sa nouvelle expertise collective relative aux effets des pesticides sur la santé. « Plus de 5 300 études ont été examinées par quinze experts multidisciplinaires », précise Gilles Bloch, président-directeur de l’institut.

Exception faite du glyphosate (lire l’encadré), de la chlordécone et de la famille de fongicide SDHI, l’Inserm a pour clé d’entrée les pathologies, et non les produits. Ainsi, l’institut évalue le niveau de présomption d’un lien (fort, moyen ou faible) entre exposition aux pesticides de manière globale et pathologie. Pour certaines maladies toutefois, des liens plus précis (en fonction d’une substance active ou d’une famille chimique) ont pu être décrits. Il est important de préciser que la présomption d’un lien n’est pas une preuve d’un lien de causalité.

Principales conclusions

Pour les professionnels, l’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies :

 

La présomption forte de lien avec ces trois dernières pathologies est nouvelle par rapport à la dernière expertise de l’Inserm, datant de 2013.

En ce qui concerne les expositions aux pesticides pendant la grossesse ou l’enfance, l’Inserm conclue à une « présomption forte de lien » avec le risque de certains cancers, « en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central ».

Une présomption forte de lien a également été identifiée entre exposition aux insecticides organophosphorés et pyréthrinoïdes et troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant.

Les études ayant porté sur l’exposition des riverains « présentent des limites importantes liées à l’évaluation fine de l’exposition ou à l’absence de données individuelles, ce qui rend le niveau de présomption faible ».

Une « confirmation des craintes » pour Générations futures

L’association Générations futures s’est exprimée le même jour via communiqué : « Malheureusement, les données confirment (renforcent) nos craintes », estiment-elle. Pour François Veillerette, porte-parole de Générations futures, « il est donc plus que temps pour le gouvernement d’agir vraiment pour une réduction forte de l’usage des pesticides » et « accélérer le retrait des substances les plus dangereuses. »

Selon l’UIPP, des « avancées concrètes » en 8 ans

Dans un communiqué publié la veille, l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes) est revenu sur les changements de la législation française depuis 2013, date de la première expertise collective de l’Inserm.

Citée dans le document, Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP, déclare : « En 8 ans, l’écosystème déjà très strict des produits phytopharmaceutiques s’est considérablement renforcé pour protéger la santé de tous. »

L’UIPP cite plusieurs « avancées concrètes depuis 2013 » : des conditions d’homologation plus restrictives, la mise en place du dispositif de phytopharmacovigilance, le recul de l’utilisation des produits les plus dangereux, la réduction de la toxicité moyenne des substances actives mises sur le marché, le renforcement de la prévention et de la formation des utilisateurs, ou encore la nouvelle prise en charge des victimes.

Eugénia Pommaret souligne : « Bien sûr, nous étudierons avec beaucoup d’intérêt les conclusions de l’expertise de l’Inserm dès qu’elles seront publiées. »

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement